Céline et Benji : « Vivre cette aventure, cela donne envie d’y être ! »

Après leur dernière course en Aragon pour la Canfranc Canfranc, Céline Berecochea et Benjamin Séguélas sont entrés dans la dernière ligne droite de leur préparation pour la Diagonale des Fous. Ils nous en ont décrit le programme et ils nous livrent leur ressenti avant leur départ pour la Réunion.

Nous vous avions laissés à l’arrivée de la Canfranc Canfranc, vous pouvez nous raconter le menu de votre préparation avant de partir à la Diag ?

Céline : Comme nous te l’avions expliqué, Jérôme (Mirassou), notre coach, nous avait positionné un bloc d’entraînement bien copieux sur trois jours. La course à Canfranc constituait la première journée, c’était le hors d’œuvre ! Le lendemain nous devions aller rouler et il fallait monter un col. Alors, depuis Canfranc, nous avons fait une heure de route pour aller du côté de Roncal. Nous avons monté le col de La Pierre St Martin. Heureusement, ce n’est pas très raide sur ce versant-là !

Benjamin : La montée est régulière et plutôt douce.

C : Pour moi, cela a été difficile tout de même, cet enchainement trail-vélo sur les deux jours. Mes jambes se rappelaient assez bien du dénivelé sur les montagnes aragonaises ! Ouf !… Nous avons fait l’aller-retour. Nous n’avons pas tout à fait roulé les 4 heures initialement prévues, mais cela suffisait largement !

Ensuite, nous avons passé la nuit au col et le lendemain nous avons fait une belle boucle par le Pic d’Anie, le Pic des Tourelles, la cabane d’Icheus, retour à la station de La Pierre Saint Martin.

Joli bloc d’entrainement !

C : Oui et le week end d’après, le vendredi cela a été : sortie montagne, le samedi, montée à Hautacam en vélo, puis le dimanche une belle boucle avec Lolo (Castagne), depuis les Eaux Bonnes, le Pic de Ger par les crêtes, Gourette.

: L’objectif c’était de réaliser des gros blocs de trois sorties sur les week-ends.

C : C’est réussi ! Parce que cela fait trois semaines que j’ai les cuisses un peu fatiguées ! Quand je commence à prendre du dénivelé, ma mémoire musculaire fonctionne à plein régime ! Mais bon, il faut monter !

Et maintenant arrivent les toutes dernières semaines.

C : Nous sommes encore sur du volume : dimanche, nous avons 8 heures à faire. 3 heures de vélo et 5 heures de montagne.

Vous avez également réalisé une sortie de nuit.

C : La sortie s’est bien passée … Enfin … nous avons fait des aller-retours dans le Rey en Vallée d’Ossau.

Des personnes pourraient penser que la troisième ascension consécutive du Rey, cela doit commencer à être bien ch…t !

B Tu peux leur dire que dès la seconde ascension ça le devient déjà un peu ! Non, d’un point de vue pratique, cela nous a permis de faire la sortie ensemble. De toute façon, la nuit tu ne vois rien !

C : Même si chacun monte à son rythme, nous nous sommes croisés régulièrement. Sur ce type d’entrainement c’est mieux pour Benji, il peut se caler sur une allure qui lui correspond mieux. Il n’a pas besoin de m’attendre.

B Ce qui sûr aussi, c’est que le sentier du Rey est bien tracé. Je pense que Jérôme nous a même usé les cailloux au sommet, à force d’y passer !

C C’était incontournable de se préparer à courir la nuit. Le Rey sera notre seul entrainement nocturne, même si nous avons déjà commencé des sorties avec deux heures de nuit C’était le cas pour la grande boucle autour de Gourette, nous avions commencé à 5 heures du matin et puis sur une autre sortie nous avions terminé plus tard que prévu vers 1 H du matin.

Ce qui est certain, c’est que vous avez réalisé de sacrées boucles en montagne lors de vos sessions.

B : C’est là que nous nous rendons compte que nous avons la caisse. Parce que le lendemain de telles sorties, nous pouvons repartir pour une nouvelle boucle ou prendre le vélo pour grimper un col.

C C’est évident que nous avons progressé. Il y a deux ans après le confinement, quand nous faisions une grosse sortie le samedi, le dimanche, c’était mode rando, aller pique-niquer sur un pic. J’aurais été totalement incapable de repartir comme nous faisons là. C’est la même chose à vélo. Quand tu es sur un col, il faut être capable d’« envoyer », parce que c’est dur !

B Et nous allons arriver sur les deux semaines qui vont précéder la Diag. Là, ça va être très cool. Mais je pense que ça vaut peut-être le coup de fournir des efforts beaucoup plus courts avec tout de même un peu d’intensité. J’avais cette pratique-là quand je courais des triathlons. Et je sais que je me sentais vraiment bien le jour de la compétition.

C : Comme Olivier (Couilhen), j’ai totalement confiance dans la préparation que Jérôme nous a proposée … Je crois que je ne me représente pas bien … C’est tout nouveau … Nous verrons bien ! Je me dis que je verrai bien sur le moment. Si Jérôme dit que je suis prête, c’est que ça va ! Je crois que nous avons bien bossé, bien préparé cette Diag…

B Oui, on peut toujours dire que nous aurions pu faire plus, mais nous avons suivi à la lettre les programmes. Nous n’avons pas fait d’impasse sur les sorties proposées. Et puis, souvent, faire plus débouche sur des blessures liées à de la fatigue. Evidemment, nous avons aussi à jongler avec nos emplois du temps professionnels !

Benjamin, toi qui as le vécu d’une Diagonale, quand tu compares avec ta préparation pour ta première expérience sur cette course ?

: Cela n’a rien à voir : je n’y connaissais rien ! Nous avions fait très différemment. Nous faisions beaucoup de courses. Tout ce qui se présentait les week-ends en montagne, les trails du Baretous, la Montan’Aspe, le Cabaliros, Le lendemain, nous ressortions pour une rando, avec un rythme beaucoup plus cool. Là, la programmation est beaucoup plus cadrée, cohérente, structurée. Je pense que les volumes, les intensités, n’étaient pas forcément bien placés dans les cycles de préparation, alors que là, c’est bien calibré. Nous sentons la montée en puissance au fur et à mesure que l’on avance vers l’échéance de la Diagonale. Personnellement, je me sens prêt. Vraiment prêt ! Je me dis que si nous gérons l’alimentation, l’hydratation, ça va le faire !

C’est vrai que cette question de l’alimentation m’a un peu inquiété après le Val d’Aran, et j’en ai parlé avec Matthieu Simon (un très bon trailer) qui nous a conseillé des purées de fruits, plus riches que les aliments que nous prenions. Nous les avons utilisées à Canfranc et effectivement, nous n’avons pas eu du tout cette sensation de faim. Je pense que nous avons progressé également dans la connaissance de nos besoins tant pour l’alimentation que l’hydratation.

C : Quand nous nous retrouvons sur des blocs d’entrainement sur plusieurs journées, nous nous rendons compte que l’on peut repartir le lendemain. Cela veut dire que nous n’avons pas creusé trop profond dans nos réserves, c’est bon signe pour notre adaptation à un ultra comme la Diag.

B : Par exemple, après notre grande boucle autour de Gourette, nous nous sommes récompensés avec un petit resto. Je disais que nous étions capables de repartir, nous n’étions pas fracassés.

Quel est votre état d’esprit à quelques jours du départ pour la Réunion ?

C : Je dois dire que j’arrive à un moment où il me tarde d’y aller ! Je pense que nous sommes vraiment prêts. Et puis, ce sont aussi des vacances, c’est un tout. Nous ne partons pas que pour la course. Nous avons une vraie grosse semaine pour rester à la Réunion après la Diag. Laurent a vu avec son beauf pour essayer d’organiser une sortie en bateau pour aller pêcher, Tout le monde est d’accord pour aller au Piton des Neiges. Certains connaissent, mais Carole et moi, nous serons très contentes de découvrir ce site.

B : Nous avons réservé une belle maison. Nous allons nous retrouver avec tous les membres du groupe Solidaires by Esprit Sports, nous allons traverser des sites magnifiques, c’est tout cet ensemble qui va être génial ! Ce défi sportif et cette aventure vécue en commun, cela donne vraiment envie !

Pour compléter cette interview :

– Le site officiel du Grand Raid de la Réunion :

https://www.grandraid-reunion.com/francais/les-4-courses/la-diagonale-des-fous/

– Le site de la CanfrancCanfranc :

https://canfranccanfranc.com/

– L’article de Céline et Benji à la CanfrancCanfranc :