Céline et Benji, l’Aragon sur la route de la Réunion …

La CanfrancCanfranc s’est déroulée entre le 8 et le 10 septembre sur les massifs frontières avec les vallées d’Aspe et d’Ossau, dans les montagnes aragonaises. Cette manifestation propose plusieurs courses avec un Vertical 4K, un 16 km pour s’initier au trail, un 25 Km, un marathon de 45 Km, un ultra de 70 Km, et un 100 Km proposant tout de même 8848 m de D+ ! (Le 100 Km le plus long de la planète nous dit le site officiel sur sa présentation !)

Les deux coureurs du groupe « Solidaires by Esprit Sports », Céline Bérécochéa et Benjamin Séguélas ont participé au 45 Km, qui est l’épreuve historique de la CanfrancCanfranc, remportée par les meilleurs coureurs espagnols et par le Béarnais Maxime Cazajous lors de précédentes éditions.

Ils réaliseront tous les deux une belle course : Benji terminant à la 39ième  place et Céline 170ième sur plus de 350 partants.

Nous les avons rencontrés après leur retour d’Aragon, à quelques semaines du départ pour la Réunion.

Comment avez-vous géré ce trail aragonais et pourquoi avoir choisi cette course à Canfranc ?

Céline : Tu veux que nous évoquions Canfranc et la dernière ligne droite avant la Diagonale… Et bien, Canfranc faisait partie de cette dernière ligne droite avant la Réunion ! Jérôme nous avait demandé d’intégrer un dernier dossard dans cette partie de la préparation après l’Ultra du Val d’Aran. Canfranc était situé en septembre cela correspondait parfaitement au timing qui nous intéressait dans notre préparation.

Benjamin : Pour nous, c’était aussi l’occasion de nous tester en compétition sans l’utilisation des bâtons en course. Nous les avons laissés de côté depuis le Val d’Aran. Cela a été un peu bizarre au niveau des sensations pendant deux ou trois entraînements. Il a fallu s’habituer. Et puis, tu t’y fais.

C : Oui c’est vrai, sur certains passages techniques les bâtons peuvent être un peu embarrassants, mais il faut bien reconnaître que globalement cela t’aide bien ! surtout sur les montées bien raides …La preuve sur cette course, nous étions quasiment les seuls à ne pas les utiliser !

B : Oui, autour de moi, il n’y avait personne sans bâton.

C : C’est amusant, parce que des coureurs m’ont demandé pourquoi je n’avais pas de bâton ? Certains pensaient que je les avais oubliés !… Ils étaient surpris et quand on donnait l’explication, on s’est rendu compte que les Espagnols ne connaissent pas forcément la Diagonale des fous ! Ce qui est assez surprenant …

Cette manifestation se déroule quasiment à la frontière, si, l’on regarde la liste des participants, nous sommes étonnés de ne pas voir plus de coureurs ou coureuses français(es).

C C’est vrai, c’est un peu incroyable avec cette proximité qu’il n’y ait que si peu de coureurs français qui viennent participer ici à ces trails magnifiques. Mais c’est vrai aussi dans l’autre sens. Mais là, je me demande si ce n’est pas à cause de la contrainte des certificats médicaux qui fait que très peu d’Espagnols viennent courir en France. A Canfranc, par exemple, il n’y avait pas besoin de certificat. C’est ce qu’a raconté aussi Nicolas (Craveiro) lorsqu’il a participé à la Nafarroa XTrem en Navarre, très peu de Français avaient passé la frontière pour participer à cette course.

B On a adoré. C’était génial ! Très bien organisé. Une ambiance à l’espagnole. Le show avant le départ le matin, c’était génial ! Tu étais bien chaud avant le départ ! Trois speakers faisaient monter le tempo dans le sas de départ …  Tu étais prêt à attaquer la première montée qui devait faire 1400 de D+. Tu arrivais sur la Moleta.

: Je crois que tu avais cette grosse montée et ensuite, à chaque fois les dénivelés étaient un peu moindre. 1400, 900, 700 et quelque chose comme 300 pour terminer. C’était pas mal …

Le parcours était très rocailleux ?

B : En fait, nous nous attendions à pire que ça. C’est certainement parce que nous sortions de l’Andorre au mois d’août où nous avions réalisé de grosses séances sur des terrains très typé cailloux en montagne. Donc là, du coup cela nous a pas paru roulant bien sûr, mais en tout cas plus accessible.

C : Oui, sur ce bloc de 4 jours, c’était difficile. Il suffit de lire les témoignages de Laurent (Castagne) et Olivier (Couilhen), pour comprendre que les Pyrénées Andorranes proposent des terrains bien ardus ! Là, à Canfranc, tu as cette première montée bien raide, le début de la descente est aussi assez technique, avec des petits cailloux, après ça va. Tu as quand même des portions sur lesquelles tu peux courir.

B : Tu as toujours des sentiers qui facilitent tout de même la course y compris quand tu es sur du terrain rocheux.

Vous avez couru le « Maraton », il y avait des courses qui proposaient de plus longues distances.

C Oui, il y avait un 70 et un 100 km. Pour nous c’était un 47 km avec 3600 de D+, soit un peu moins que ce qui était annoncé. Pour le 70, il y a 6000 de D+. Ce sont des parcours bien costauds ! Cette course était en fait intégrée dans un gros bloc de préparation sur trois jours. Cette distance suffisait amplement !

La période a connu des températures anormalement élevées en montagne …

C On aurait pu craindre la chaleur, mais c’était parfait. Nous avons couru la totalité du parcours en tee shirt. Nous avons eu beaucoup de chance parce que le soir, il a fait un énorme orage et il est tombé des trombes d’eau !

B : Je pense que les pauvres coureurs qui étaient encore en course ont bien chargé !

Comment avez-vous trouvé ce parcours ?

B : Nous ne le connaissions pas bien, nous n’étions venus qu’une fois sur ce secteur. C’est vraiment très joli. Les vues sur les sommets aragonais et français sont magnifiques. Il faut aussi souligner la qualité de l’organisation. Les ravitos étaient vraiment au top.

C : On part d’abord sur le secteur d’Astun, c’est la première ascension qui arrive au point le plus élevé de la course, la Moleta, à presque 2 600 m de dénivelé. Ensuite, on redescend vers Candanchu, je pense que l’on prend un peu les pistes de ski de fond sur les crêtes de la station, après avoir traversé la route au Somport. Il y a très peu de route. Juste une petite portion entre Astun et le Somport.

Cette Canfranc Canfranc est une manifestation importante dans le monde de la course à pied espagnole.

: Oui, nous avons pu nous en rendre compte : le nombre de bénévoles est impressionnant. C’est une manifestation qui servait de support aux championnats d’Espagne de trail, ce qui peut aussi expliquer l’engouement des suiveurs, des spectateurs et le nombre élevé de coureurs dans les différentes épreuves.

: Il y avait un KV qui était une manche de la Coupe du Monde. Ceci explique la présence de coureurs de toutes origines, dont des Kenyans. C’était un plateau très relevé. Ils annoncent déjà sur d’immenses affiches qu’en 2025, se courront à Canfranc les Championnats du Monde de trail.

Contents de cette expérience aragonaise ?

B : Oui, très satisfaits d’être venus courir à Canfranc. Cela nous a permis de bien connaître ce secteur, de découvrir une course que nous ne connaissions pas. Cette superbe ambiance donne envie aussi de venir plus régulièrement de l’autre côté de la frontière pour d’autres trails. Et puis, cette course faisait partie d’un gros bloc d’entraînement ce week-end-là, que nous avons bien passé. Ces bonnes sensations montrent combien cette préparation nous amène sur une bonne dynamique de montée en puissance en vue de la Diag !

Pour compléter l’interview :

L’article portant sur la participation de Nicolas Craveiro en Navarre (Nafarroa XTrem) :

L’article portant sur la participation de Laurent Castagne et Olivier Couilhen à l’Andorra Trail :

Le site officiel de la Canfranc Canfranc :

https://canfranccanfranc.com/