Jérôme MIRASSOU : La Diag sur le chemin de Taiwan …

Jérôme MIRASSOU : La Diag sur le chemin de Taiwan …

Notre dernière rencontre avec Jérôme, remonte au début de l’été, alors qu’il venait de courir les 24 Heures d’Albi et qu’il s’était qualifié pour les championnats du Monde de cette discipline à Taiwan en décembre. Il ne cachait pas que cette compétition constituait le principal objectif de sa saison.

Depuis, Jérôme n’a pris part à aucune course et il s’est préparé avec en ligne de mire, comme ses amis du groupe « Solidaires by Esprit Sports » la Diagonale des Fous à la Réunion.

Jérôme, comment gères-tu cette dernière ligne droite avant le départ à la réunion ?

Là, … Bien ! Avec ce congé formation pour préparer le CAPEPS (Jérôme est Professeur des Ecoles, il prépare le concours pour devenir professeur d’EPS), je découvre le confort sur une longue période, d’avoir cette possibilité de gérer les plages d’entraînement complètement comme je le souhaite, avoir des temps de récupération. Oui, là, avant la Diagonale, Je fais les volumes qu’il faut, j’ai les temps de repos qu’il faut.

J’ai fait une grosse pause après les 24 heures, ensuite j’ai repris et là je suis sur des gros volumes et je garde toujours des séances d’allure spécifique pour les 24 heures. Sur du plat et du goudron, pour ne pas complètement occulter cette technique de course.

Peux-tu nous préciser ce que tu entends par volumes ?

Comme je te l’ai déjà dit, j’ai une préparation un peu atypique pour un coureur de 24 Heures. Actuellement, je reconduis ma préparation pour des 24 heures en positionnant un ultra trail un mois et demi avant l’épreuve, comme je l’avais fait pour Albi avec l’Istria 100 en Croatie. Nous reproduisons exactement la même démarche, mais pour la Diag, j’ai plus de temps, donc je pense que je la prépare mieux que je n’avais préparé la Croatie. Et le délai entre la Diag et les Mondiaux est plus long, ce qui devrait encore faciliter la récupération et l’enchainement.

J’ai donc fait beaucoup de volume et j’ai gardé ce principe d’aller beaucoup en montagne, sur des longues sorties avec du dénivelé mais qui ne m’abiment pas comme si je courais sur du goudron. Au niveau articulaire et tendineux, cela n’a rien à voir.

Ce gros volume en montagne va s’arrêter quand ?

Le gros volume va s’arrêter deux semaines avant la course. Je passe sur une étape où je refais du « jus ». Je peux repartir en montagne mais je ne dépasse pas une heure et demie, deux heures. Si je fais un peu plus long, ce sera sur le vélo. C’est la phase pendant laquelle je recharge les batteries, et ce n’est pas impossible que je fasse un petit rappel de vitesse, pour allonger la foulée, réactiver ces sensations.

En même temps, j’affectionne particulièrement le vélo qui est un excellent complément à la course en montagne. Il te permet de faire des séances assez longues, de travailler l’endurance sans choc. C’est vraiment ça qui est intéressant. et puis, ici en Vallée d’Ossau, le terrain de jeu pour le vélo est quand même assez extraordinaire avec les cols d’Aubisque, le Tourmalet, Marie Blanque.

Au retour de la Réunion, ces volumes s’effectueront sur du plat et sur le goudron. Après la Diag, je vais avoir 10 jours de repos. Ensuite, j’enchaine avec un gros stage avec l’Equipe de France au Portugal. Nous allons à Faro, 8 jours pour un stage spécifique 24 heures, où nous allons courir beaucoup de kilomètres. Enfin, les championnats du Monde se dérouleront à Taipei début décembre.

Ta préparation est suivie par le staf de l’Equipe de France ?

Nous rendons toujours des comptes à l’encadrement de l’Equipe de France. Notre calendrier, l’ensemble de notre programmation ont été présentés et c’est l’ensemble de ce projet qui a été validé. Concrètement, une des filles qui faisait partie de l’équipe n’a pas été conservée pour Taipei parce que son projet d’entraînement n’a pas été validé et elle n’a pas voulu le modifier. Il y a un cadre, un cahier des charges à respecter. Pour Albi, la démarche avait été identique. Ils me connaissent, ils savent comment nous travaillons avec mon coach, Nico (Boyer). Ils savent que la saison dernière, j’avais pu enchainer plusieurs 100 km, que nous avons commencé à accumuler une certaine expérience. C’est dans ce contexte que la Diag a été validée dans mon calendrier.

Tu bénéficies également du suivi médical de l’équipe nationale ?

Avant le départ pour le stage, des prises de sang sont réalisées, des analyses, puis lors du regroupement tout le staf médical est présent. Tous les paramètres en lien avec la santé du coureur sont vérifiés. Nous sommes aussi pris en main par un ostéopathe et des kinés.

Le lien en continu sur l’ensemble de la saison est principalement réalisé avec les deux entraineurs. Si je n’avais pas eu de coach, ce sont eux qui auraient pris la main sur ma préparation. Mais comme je travaille avec Nicolas, et que ça se passe bien, il est aussi en lien avec eux, ils affinent ensemble les contenus de mes cycles et de mes séances. Par exemple, nous avons déjà les contenus de la semaine de stage. Nous savons à quoi nous attendre au niveau des volumes, des rythmes…

A quelques jours de t’envoler pour la Réunion, quel est ton état d’esprit ?

Encore une fois, la Diag ne constitue pas pour moi l’objectif final de ma saison, ce sont les championnats du Monde de 24 Heures. Mais, j’ai la chance de faire partie de ce projet que nous allons finaliser avec le groupe des « Solidaires by Esprit Sports ». Je suis très content que nous partions tous ensemble pour cette course. Nous allons passer de bons moments ! Et puis, je me sens bien, ma préparation s’est très bien passée. Alors …