Céline et Benjamin sont engagés dans le projet « Go, Fight, Win » avec le groupe de coureurs de « Solidaires by Esprit Sports ». Dans cet entretien, ils nous ont expliqué les raisons qui ont motivé leur engagement dans ce défi et ils nous ont présenté les courses auxquelles ils ont décidé de participer ensemble et qui vont jalonner toute leur saison avec en point d’orgue la Diagonale des Fous.
Céline et Benjamin, nous vous sentons très motivés par ce défi qui va vous porter pendant toute la saison à venir.
Céline : Il y a deux enjeux ; le défi sportif, la Diagonale, dont nous avions parlé en fin de saison dernière et puis le défi d’accompagner l’association « Imagine for Margo » en aidant à financer la lutte contre les cancers pédiatriques.
Benjamin : La Diagonale, je l’ai déjà courue en 2013, alors que j’étais quand même plutôt débutant dans la course à pied. J’avais dit que j’y retournerai, pas forcément de suite, mais j’avais cette volonté. Et là, avec cette cause à défendre avec le défi « Go Fight Win » contre les cancers des enfants, l’occasion de repartir sur cette course s’est présentée.
C : C’est aussi une occasion exceptionnelle de partir tous ensemble … Nous en avions parlé avec Nicolas (Craveiro), avec Olivier (Couilhen) qui disait au début que ce n’était pas forcément la bonne année pour lui, et puis finalement… oui, c’était la bonne ! Ensuite, Olivier s’est lancé à fond dans cette idée, dans sa réflexion. C’est un beau projet, une belle cause. Avec Benji, nous avons dit que dans ce contexte, nous foncions ! Nous avons quand même demandé la validation de Jérôme (Mirassou), mon entraineur, surtout en ce qui me concerne…
B : Courir toute une saison en faisant connaître cette association, communiquer sur nos courses, sur nos entrainements, si cela peut aussi donner un peu de joie aux enfants. Participer à lever des fonds pour la recherche, c’est une très belle motivation pour s’engager dans ce défi.
Céline, tu as demandé à Jérôme s’il pensait que la Diagonale était un défi réalisable pour toi ?
C : Oui, oui, oui ! Je voulais savoir si, d’après lui, j’étais capable, ou pas, de réaliser une telle course. Pour moi ces distances en ultra-trail, constituent une grande nouveauté. J’avais besoin d’être rassurée sur mon potentiel. Jérôme commence à me connaître : il voit comment je m’adapte aux entrainements qu’il me propose et comment je réagis en compétition. Son regard était indispensable pour mon adhésion au projet.
Votre défi dépasse donc le cadre purement sportif ?
B : Oui, l’aventure humaine a un poids très fort dans notre motivation.
C : Evidemment ! Le fait de le réaliser tous ensemble avec ce groupe de coureurs et d’œuvrer pour « Imagine for Margo », c’est super ! Nous sentons dans le groupe cet investissement pour lever des fonds pour l’association. Chacun se démène pour trouver des partenaires. C’est une belle aventure !
Ce défi est original, s’il sera finalisé par un voyage à la Réunion pour participer à la Diagonale des fous, il couvre l’ensemble de la saison en intégrant toutes les courses choisies par les participants. Il est intéressant de se pencher sur vos choix.
C : Pour moi, ça va être la saison des grandes nouveautés !
B : Là, ça y est, on y est entré ! Nous avons fait un choix de courses qui nous tenaient à cœur, qui nous faisaient vraiment envie. La première ça va être le triathlon de la Pyrénéa que nous allons réaliser en individuel. Nous l’avions couru l’an dernier dans le cadre du relai mixte, nous avons fait une belle seconde place. J’ai déjà participé en individuel, et c’est intéressant de l’intégrer dans notre préparation. Et puis la Pyrénéa, ici, c’est un peu mythique. Il faut la courir !
C : Jérôme m’avait dit dès l’arrivée l’an dernier, celle-là, tu la coches en individuel pour l’année prochaine. Pour moi, la Pyrénéa en solo, c’est-à-dire enchaîner ce semi-marathon avec du dénivelé, puis enfourcher ton vélo pour monter jusqu’à la station de ski de Gourette et terminer par une ascension en ski de randonnée finalisée par la descente jusqu’en bas des pistes, ce sera déjà une première, dès le début de la saison !
B : Il y a une belle émulation entre coureurs, et cette course est suivie par de nombreux spectateurs. Depuis le départ, à Pau, tu as les montagnes en face et tu devines le parcours. C’est une belle course. En plus, le format te pousse à te « faire la caisse », à sortir l’hiver, à prendre ton vélo et à faire du ski de randonnée, même si en ce moment toutes les conditions ne sont pas réunies du fait du manque de neige !
Après ce triathlon hivernal, notre objectif était de valoriser cette endurance développée pendant les entraînements hivernaux, et la vitesse aussi. Nous voulons aller nous tester sur un Marathon. En ce qui me concerne, j’en ai déjà couru deux.
C : En novembre, nous avions couru un semi pour nous donner des repères sur la distance pour la première partie du Triathlon de la Pyrénéa. Nous avons couru le semi de Saint Sebastien. Et là-dessus, Benji a dit, on pourrait faire un marathon !
B : Nous avions couru ce semi pour refaire de la vitesse en fin de saison. En fait, nous avons de la vitesse à la sortie de l’hiver avant de rentrer dans les entraînements pour les courses longues, je pense que c’était dommage de ne pas en profiter pour courir un marathon à la sortie de l’hiver. Nous aurons la caisse de la préparation de l’hiver et la vitesse et donc nous avons trouvé le Marathon de Madrid qui est 5 semaines après la Pyrénéa.
C : Ça y est, nous sommes inscrits !
B : J’aurai un objectif temps sur ce marathon, descendre sous les 3 heures. C’est un repère qui qui me parle !
C : Après Madrid, nous allons faire beaucoup de bikepacking en mai. Nous aimons beaucoup faire du vélo. Ce ne sont pas des compétitions, mais cela nous permet de faire de gros volumes de distances et de dénivelés, tout en économisant les articulations.
B : Nous aimons bien ça, partir sur des boucles de 3 ou quatre jours, en autonomie. Il y a deux ans avec des amis, nous avions parcouru le tour du Mont Blanc, c’était magnifique. C’était en vélo de route, sur le goudron. Nous avons aussi réalisé la traversée des Pyrénées.
Après le vélo, en juin, ce sera un swimrun.
Vous aimez bien la variété dans vos activités !
C : Oui ! le swimrun, c’est à Argeles sur Mer. En fait, quand nous participons à des courses, nous aimons aussi profiter du territoire. Nous ne courons pas beaucoup, de courses locales, nous aimons bien bouger et allier la découverte à la compétition. A Argeles, nous ferons le format long : 45 km en courant et 7 kilomètres de natation. L’an dernier, nous avions couru un format plus court mais nous avions prolongé le week-end par une sortie montagne, ce qui faisait au global un bloc intéressant. Cette année, nous ferons la même chose parce qu’ensuite nous enchainons avec l’UTMB Val d’Aran, un 100 km.
C’est une course qui se déroule dans des paysages magnifiques, dans la région des Encantats. Nous connaissons un peu pour être passés à vélo dans le secteur du col de la Bonaiga, c’est superbe, nous avons fait du ski aussi dans le coin.
B : J’avais fait aussi le « Carros de Foc » avec des copains de l’UPPA. C’est un parcours en boucle, magnifique, qui relie quasiment tous les refuges des Encantats. Tu vois une multitude de lacs, et tu passes par de très beaux paysages.
C : Et puis, pour rejoindre Vielha, ce ne sont que deux heures de route. Nous avions déjà regardé cette course, mais sur le calendrier, les dates coïncidaient avec celles du Grand Tour de la Vallée d’Ossau que nous organisons avec nos copains de l’UPPA. Cette année, le GTVO a été décalé d’une semaine sur le 15 juillet, cela tombe très bien pour nous.
Et ensuite ce sera la Diagonale… Jérôme réfléchissait à positionner une course en septembre, mais rien n’est encore programmé. Ce sera intégré dans la préparation selon les besoins.
Vous parvenez à accumuler un gros volume d’entraînement, mais en pratiquant des activités différentes.
C : Oui, nous faisons pas mal de vélo. Par exemple, là, s’il y avait de la neige nous serions beaucoup en ski de rando, et vélo. En ce moment, ce n’est que du vélo du coup. Actuellement, nous courons peu finalement. Nous courons trois fois une heure par semaine à peu près.
B : Notre programme, en prévision de la Diagonale, prévoit pour les mois d’août et septembre un gros bloc de montagne avec de la distance et du dénivelé.
C : Et avant cela, du vélo après le Val d’Aran, pour récupérer et préserver les articulations. Et puis nous aimons ça !
B : Nous aimons bien toucher à tout. Nous ne sommes des spécialistes d’aucune discipline. On nage, on roule, on fait du ski, on court.
En ce qui concerne la nage, vous avez dit qu’à Argeles il y aurait 7 km de natation. Cela veut dire que vous êtes de bons nageurs ?
C et B : Non !!!
C : Attention, ce ne sont pas 7 km d’affilée. Le swimrun, on court, on nage, on alterne les deux activités. On n’arrête pas de rentrer et de sortir de l’eau.
B : Les plus longues sections de nage font 1000 mètres. Elles sont positionnées sur le début de la course. Peut-être pour des questions de sécurité, les organisateurs le jouent comme cela au niveau du découpage. Il y a une alternance de sections de 1000 m de natation et 3 ou 4 km de course, sur le début de l’épreuve. Ce ne sont pas des boucles, c’est de l’itinérance. L’arrivée se fait à Argeles sur mer. Il y a plusieurs formats de distances de courses et les départs sont effectués plus ou moins au Sud pour remonter sur Argeles. Tu as toujours les baskets aux pieds, donc tu n’as pas besoin de sortir sur une plage bien propre, tu peux sortir sur des rochers, dans une crique.
Les chaussures ne facilitent pas la nage !
C : Nous avons un pull buoy entre les cuisses. Ce qui facilite la flottaison. On ne se sert pas des jambes. Tout se fait aux bras. Nous avons des plaquettes aux mains pour optimiser la propulsion.
Mais tout cela demande une préparation, il faut s’habituer à utiliser ces « outils » ?
C : Oui, il faut que l’on nage. En fait, nous ne nageons pas vite. Nous sommes lents… et endurants ! Nous nous faisons beaucoup doubler dans l’eau … nous doublons du monde en courant. En revanche, nous tenons bien l’effort sur la distance. Au niveau de la technique, nous n’avons jamais bien appris !
B : La section de trail la plus longue compte 15 à 17 kilomètres, on monte à la tour de Madeloc depuis Collioures et après on se remet à l’eau. La côte est magnifique, l’eau est très claire, c’est une belle épreuve que nous avons déjà courue l’an dernier ensemble.
C : Et puis, c’est agréable, en juin, il fait bon. C’est ludique aussi en binôme. Courir ce swimrun ensemble, c’est sympa !
Céline, tu dis que courir en duo c’est sympa, il n’y a jamais d’engueulades ?
C : Non ! dans l’eau, nous sommes à peu près du même niveau. A pied, nous ne sommes pas du tout du même niveau ! Mais la dernière fois, sur la fin, je lui ai dit, aide-moi un peu ! Pousse-moi un peu ! Que l’on force tous les deux pareils ! En course à pied, la différence entre nous est énorme !
B : A moi de m’adapter, de l’aider.
C : En trail quand nous sommes sur des petits sentiers, ce n’est pas possible. Quand c’est plus roulant sur des pistes, quand il y a des côtes, c’est plus facile de pousser ! Je le demande !
Pour en savoir plus sur les courses dont parlent Céline et Benjamin :
La Pyrénéa : https://www.pyreneasports.com/la-pyrenea-triathlon/course/
Le Marathon de Madrid : https://rocknrollmadridrun.com/
Le swimrun Côte Vermeille (Argeles-sur-Mer) : https://www.swimruncotevermeille.com/
Le 100 km Val d’Aran by UTMB: https://valdaran.utmb.world/fr
La Diagonale des Fous: https://www.grandraid-reunion.com/francais/les-4-courses/la-diagonale-des-fous/
Pour découvrir un magnifique site des Pyrénées Catalanes : les Encantats, une boucle sur plusieurs jours reliant des refuges : le « Carros de Focs » : https://www.carrosdefoc.com/fr/