Nicolas Craveiro : « Conjuguer la passion du trail long en montagne avec ce beau défi ! »

Nicolas est un très bon spécialiste du trail longue distance, membre du groupe « Solidaires by Esprit Sports », il nous a reçu pour évoquer le programme de sa saison et nous faire part de sa motivation pour le projet « Go Fight Win 2023 » dans lequel il s’est engagé.

Le trail est pour moi une véritable passion. La possibilité de véhiculer au travers de cette passion des valeurs comme la solidarité, la persévérance, est très importante pour moi. Quand Olivier (Couilhen) nous a proposé ce défi d’aller courir à la Diagonale des Fous, et d’accompagner au travers de notre course une cause que nous aurions choisie ensemble, j’ai de suite adhéré. C’est une super idée. C’est très différent que d’y aller individuellement, chacun de son côté.

Cette dimension collective, participer à un projet avec plusieurs coureurs t’a attiré ?

Oui, depuis qu’il a lancé cette idée, je suis encore plus motivé pour aller courir ! Olivier savait que je voulais retourner à la Réunion en 2023 parce que j’ai déjà couru la Diag en 2013 et je m’étais toujours dit que, 10 ans après, j’y retournerai. Je ne garde pas un bon souvenir de cette première expérience, c’est pour cela que je m’étais juré d’y revenir parce que la course est superbe. En 2013, je n’étais pas dans de bonnes conditions, je n’étais pas du tout prêt. Je m’étais blessé au pied en passant une tondeuse. J’ai subi pendant 50 kilomètres, j’étais mal, je vomissais. C’était un calvaire. Ces dix ans, c’était pour revenir en étant vraiment prêt, en ayant construit une grosse expérience de l’Ultra trail. Quand Olivier a présenté ce projet, j’ai tout de suite dit que j’étais partant. Courir pour soutenir une cause en faveur des enfants atteints de cancers, leur montrer que nous sommes avec eux. C’est aussi vivre cette aventure avec eux. Ceux qui voudront, pourront nous suivre sur un site internet, suivre le live de nos courses. Si ça peut leur amener un peu de joie, leur changer les idées, ce sera super !

L’objectif ce sera aussi de participer à la levée de fonds pour la recherche contre les cancers pédiatriques. Ce projet global est génial. Olivier gère super bien le truc. Je vois que ça fuse dans sa tête, il n’a pas fini de nous proposer des idées !

Quelles seront les courses qui vont constituer le calendrier de ta saison, et comment comptes-tu préparer tes objectifs … qui ne doivent pas manquer d’être élevés ?

La saison de compétition, pour moi, commence par un 80 km, au Pays Basque, à Saint Pée sur Nivelle, le Tontorrez Tontor avec 5600m de dénivelé. J’ai choisi cette course parce que je ne suis pas une Formule 1… Je suis vraiment inscrit sur la longue distance. Je ne suis bon que sur le long. Maintenant, je ne me déplace jamais pour des courses de moins de 40 km. Et donc, 80 bornes, c’est parfait pour commencer. En plus, sur cette période-là, je n’avais pas beaucoup d’autres possibilités. La course me plait, elle est bien positionnée dans l’année.

Mon objectif de la saison, c’est de faire la Swiss Peacks 360. Il faut donc que j’aille crescendo dans la saison au niveau des distances. L’étape suivante sera le « 130 km de l’Euskal », que j’ai couru l’an dernier. Je n’aime pas refaire les mêmes courses, mais là, je vais faire une exception parce que les organisateurs modifient le parcours. Ce n’est pas loin de chez moi, le Pays Basque, c’est superbe, je me suis inscrit.

Le petit plus, c’est que je cours ce 130 et ensuite, je rentre jusqu’à Gabas en courant en faisant deux étapes depuis Baïgorri. Par le GR 10, cela représente 70 à 80 km le premier jour, jusqu’à la passerelle d’Holtzarte, Logibar, et le lendemain 80, 90 bornes pour rejoindre Gabas. L’an dernier pour préparer le Tor des Géants, j’avais couru l’Euskal et le lendemain, je suis parti faire le 60 de Hautacam. Max Cazajous participait à cette course qu’il a gagnée d’ailleurs. Quand il m’a vu au départ, il m’a traité de fou ! L’idée c’est faire de gros volumes pour pouvoir se préparer à tenir sur de très longues distances. 130 bornes à, la Diag, franchement, ce n’est pas rien, pour ceux qui n’ont pas l’habitude de se frotter à de telles distances, c’est vraiment costaud !

C’est original de repartir depuis l’arrivée de l’Euskal et d’enchaîner de suite avec de si grosses distances en montagne…

J’adore ça. Cet enchainement, construire ces parcours que personne ne fait ! Quand tout le monde part se reposer de l’Euskal, j’aime cette idée de repartir pour cette balade en montagne. C’est génial.

En plus, l’an dernier tu fais une super place à l’arrivée !

Oui, je fais 5, juste devant Jocelyne Pauly. Au départ, je comptais le faire plus tranquille pour pouvoir enchaîner avec le Hautacam, mais Nicolas (Boyer), mon coach, m’a dit que c’était hors de question… L’idée c’était que je coure l’Euskal en me livrant pour arriver fatigué, pour me remettre ensuite dans le Hautacam le lendemain. Sachant que ce 60 n’est pas facile … J’ai même cru à un moment que si je faisais une super place, il allait me dire de ne pas partir le lendemain … Mais non … Mais j’aime ça, ces enchaînements.

Ensuite, entre deux objectifs de courses, j’irai peut-être aux Citadelles, c’est un 70 et si je le cours, la veille je ferai les parcours du 10, du 20 et du 40 pour avoir un assez gros bloc sur le week end. C’est une très belle course vers les châteaux cathares.

Donc l’Euskal en mai et le 7 juillet, je vais faire le 160 à l’UTMB Val d’Aran. En Espagne. Cette course me trottait dans la tête depuis quelques temps. Belle course, de l’ambiance. On passe dans les Encantats. Je ne connais pas du tout l’été, mais j’y ai fait du ski de randonnée l’hiver. C’est un territoire magnifique. Cela fait plusieurs années que je veux y aller m’entraîner l’été.

Le Val d’Aran, c’est un 160 km, technique. C’est un peu l’équivalent de la Diagonale. C’est ce que j’aime, c’est pour moi. Je ne suis pas très rapide sur les pistes roulantes. C’est une belle course de préparation pour moi.

Et ensuite, ce sera, pour début septembre, la Swiss Peacks…Le grand parcours de la Swiss Peacks !

Oui. Maintenant que j’ai fait le Tor des Géants, le 330 km, je veux m’attaquer à cette course dans les Alpes suisses. Mais pour moi, ce ne sont pas des courses, ce sont des aventures. Ce sont des parcours merveilleux dans de hautes montagnes. Je n’ai pas encore étudié le parcours de la Swiss Peacks. Pour le Tor, j’avais regardé cinquante fois, le parcours, les endroits clés, les endroits pour positionner les ravitaillements. J’avais tellement regardé de vidéos que quand j’étais sur le parcours, j’avais l’impression d’être déjà venu, d’avoir déjà pris ce sentier. C’est fou ça ! Sur de tels parcours, tu cours la nuit, par moment tu es dans un état second. Pour moi, l’accompagnement a été primordial. J’avais Baptiste Hagnere et Mélanie Lousplaas. L’assistance c’est super important sur ce type d’épreuve. Savoir que quelqu’un t’attend à tel endroit c’est primordial pour le moral ! Aujourd’hui, je ne sais pas encore qui je pourrais avoir de disponible pour début septembre, c’est encore une inconnue que je ne maitrise pas.

Et ensuite ce sera la Diagonale. Après avoir couru une telle épreuve en Suisse, je sais que je vais aller à la Diag, mais je ne vais pas pouvoir performer. Après avoir couru 360 km un mois-et-demi avant, je vais y aller pour faire le mieux possible. Mais ce qui me motive c’est de vivre cette belle aventure avec tout le groupe !

Pour en savoir plus sur les courses dont parle Nicolas :

Tontorrez Tontor (Saint Pée sur Nivelle) : https://www.spuclasterka.fr/tontorrez-tontor/

L’Euskal Trail : http://www.euskalraid.com/parcours-130/

Trail Hautacam: https://www.trails-hautacam.com/

Le trail des Citadelles (à Lavelanet) : http://trail-des-citadelles.blogspot.com/p/accueil.html

Le 160 du Val d’Aran by UTMB : https://valdaran.utmb.world/fr

La Swiss Peacks 360 : https://swisspeaks.ch/360k/

Le Tor des Geants: https://www.torxtrail.com/fr

La Diagonale des Fous: https://www.grandraid-reunion.com/