Pour nos coureurs de « Solidaires by Esprit Sports », c’est la dernière ligne droite avant la Diag … Nous avons lors de cet entretien avec Laurent, fait le point sur sa préparation et il nous a livré son état d’esprit avant de décoller pour la Réunion.
Laurent, comment as-tu « nourri » tes dernières semaines de préparation ?
Les dernières semaines avant la Diagonale … ont été des semaines denses ! Je crois que je n’avais jamais couru un tel volume horaire.
Il me semble que cela s’est bien passé sur ces sorties longues à enchaîner avec ces grosses distances et ces dénivelés conséquents.
J’ai eu une petite alerte aux genoux sur la sortie de nuit et Jérôme a décidé de lever un peu le pied ensuite pour ne pas risquer la blessure. Mais sans cette petite douleur tout était nickel.
Ces gros blocs étaient constitués de deux sorties longues le week-end, avec par exemple 8, 9 heures le samedi, ensuite 4 heures le dimanche et le mercredi, une sortie un peu plus courte que je puisse assumer dans mon emploi du temps hebdomadaire de 2 H 30 mais avec du rythme.
Est-ce que tu as glissé du vélo dans ton entraînement ?
J’ai insisté sur la course à pied, je n’ai pas trop fait de vélo. Quand tu prépares un Ultra comme la Diag, il faut « marner », il n’y a pas de secret ! Sur les sorties en montagne, les dénivelés cumulés étaient importants entre 2 et 3000 mètres pour 40 km.
Nous en avons profité pour courir ensemble par exemple avec Céline et Benji pour réaliser une grosse boucle autour de Gourette depuis les Eaux Bonne, en passant par le Pic de Ger et par les crêtes. C’est un profil très montagneux que nous ne retrouverons pas sur la Diag, mais qui nous habitue à des passages bien raides et techniques tant en montée qu’en descente, intégrés dans un parcours relativement long.
Pendant la préparation, il a aussi fallu s’habituer à marcher sans bâton, puisqu’ils sont interdits à la Réunion. Personnellement, je les utilise tout de même pas mal en temps normal. Il a fallu que je m’entraîne à m’en passer. Cela n’a pas été très simple au début, mais j’ai fini par m’y faire. Ce point technique demande tout de même un travail d’adaptation, de modification des appuis. Ce n’est pas anodin.
Tu t’es également préparé à courir de nuit.
Comme tu as pu le voir, la sortie de nuit consistait à enchaîner la montée du Pic du Rey, en Vallée d’Ossau, à trois reprises. Ce qui représente plus de 2500 mètres de dénivelé. Quand j’ai vu le contenu de cette séance, dans le planning proposé par Jérôme, je dois dire que je n’ai pas sauté de joie … Et puis je me suis mis en mode, « il faut y aller » ! Mais ce n’était pas une sortie plaisir ! Nous l’avons effectuée à deux avec Olivier (Couilhen), c’est plus sympa. Même si chacun court à son rythme, on se croise, on s’encourage. Et puis, c’est aussi une forme de sécurité pour une sortie de nuit en montagne. C’est plus rassurant.
Est-ce que tu te sens prêt ?
Je ne sais pas si nous pouvons dire que nous sommes prêts … Je n’ai pas le vécu d’un Ultra comme la Diag, je n’ai pas de références sur des courses de ce niveau de difficulté. Je m’attends à avoir des moments difficiles, à devoir serrer les dents. Mais l’objectif, c’est finir … Il va falloir gérer ses efforts, ne pas se mettre dans le rouge, savoir marcher pendant ces moments pendant lesquels tu es en souffrance.
Jérôme connaît la course, il nous connaît bien aussi. Il sait la préparation qu’il nous a proposée. Il nous rassure beaucoup. Il fait tout pour nous mettre en confiance.
Les questions de logistique sont gérées ?
La grosse logistique est gérée depuis un moment maintenant, que ce soit les billets d’avion, la location de la maison, les locations de voitures. Dès que nous avons eu la bonne nouvelle nous annonçant que tout le monde avait son dossard, nous nous sommes occupés de tout ça. Nous en sommes à peaufiner la logistique de préparation des sacs pour les bases de vie : les crèmes, les pansements, les vêtements et les chaussures pour se changer. Nous confrontons beaucoup entre nous sur tous ces points qui peuvent revêtir une importance capitale le jour de la course. Il ne faut rien oublier !
Nous commençons quand même à avoir accumulé un certain vécu sur lequel nous pouvons nous appuyer lors de toutes les courses auxquelles nous avons participé. Le fait d’être dans ce collectif nous permet aussi de profiter de l’expérience et des conseils des plus aguerris.
Quels sentiments te traversent, maintenant, à finalement quelques jours du départ pour la Réunion ?
Là, je commence à avoir hâte d’y être ! Pouvoir vivre cette aventure avec ce groupe de copains. Hâte de vivre la course, de se retrouver à l’arrivée en espérant que tout se passe bien pour tout le monde et de pouvoir profiter de super moments tous ensemble ! Oui, c’est cette aventure humaine que j’ai envie de vivre !