Nicolas Craveiro retour sur la Nafarroa X Trem
Le 29 avril dernier était donné à Zubiri, petit village situé entre Pampelune, Roncevaux et la Vallée des Aldudes, le départ de la Nafarroa XTrem. Ce trail de montagne reprend intégralement le tracé du GR 322 qui utilise des sentiers anciens parcourant les paysages typiques de la montagne navarraise.
Cette grande boucle de 68 km passe par des sommets emblématiques de cette province, comme l’Adi, le Saioa, traverse des petits villages et des vallées ancrées dans les traditions ancestrales.
Nicolas a traversé la frontière pour participer à cette joyeuse fête de la course en montagne et il a pu mesurer l’engouement de cette discipline chez nos voisins Basques et Espagnols.
Nicolas, lorsque nous avions évoqué ensemble ton programme de la saison, cette course n’apparaissait pas sur ton calendrier.
En fait, initialement, je n’avais pas de course programmée sur cette date. Mais Nicolas Boyer m’a convaincu de l’intérêt de participer à une compétition trois semaines avant l’« Euskal ».
Tu connaissais cette course ?
Je ne connaissais pas cette « Nafarroa XTrem ». Pour moi, c’était une première sur le versant sud des Pyrénées. C’est Nahuel Passerat un autre coureur du groupe « Esprit Sports » qui se reconvertit actuellement dans le coaching et l’organisation qui m’en a parlé parce qu’il l’avait courue.
J’ai été très content de ce choix. Ce trail m’a permis de découvrir une partie de la province de Navarre que je ne connaissais pas du tout. C’est un beau territoire, finalement très près de Pau, ce qui rend le déplacement facile. Ensuite, la date de cette course correspondait parfaitement à ce que nous cherchions et le terrain prépare à l’« Euskal » : j’étais dans la montagne basque.
Le parcours de la course suit intégralement le GR 322, de 68 km, avec 4000 m de dénivelés. C’est un superbe tracé qui réunit vraiment beaucoup de caractéristiques que j’aime beaucoup dans cette montagne. Malgré le peu d’altitude, les dénivelés sont conséquents, les passages en forêts sont magnifiques, les singles sympas à courir. Je pense que les paysages doivent être superbes, mais malheureusement nous avons couru une bonne partie de la course dans un brouillard ou des brumes plus ou moins épais. Ceci donnait d’ailleurs de très belles atmosphères notamment dans les forêts.
Tu t’étais donné des objectifs de temps ou de place sur cette « Nafarroa XTrem » ?
Nicolas m’avait donné pour objectif de partir à fond sur le début de la course qui comporte une bonne prise de dénivelé jusqu’au 15eme kilomètre. Nous arrivions alors au sommet de l’Adi, qui constitue le point haut de cette course.
J’ai donc suivi cette consigne, et je suis resté dans le groupe de tête pendant la moitié de la course … puis j’ai explosé ! Je n’ai récupéré qu’un seul coureur je crois. Je termine à la 22eme place, ce qui n’est tout de même pas mal.
L’objectif était que je sorte de ma zone de confort, que je me mette en difficulté pour finir dans le dur. Je dois avouer que j’ai haï Nicolas pendant la course ! Dans mes compétitions habituellement, notamment sur les trails longs, je pars sur une allure assez tranquille, puis j’accélère progressivement. J’ai l’habitude de doubler beaucoup de concurrents, alors que là, j’ai eu plutôt l’effet contraire ! Mentalement, cela n’a pas été très facile à accepter ! Ici, j’ai donc un peu couru contre nature.
Pourquoi es-tu resté aussi longtemps à l’avant de la course ? Tu n’as donc pas levé le pied au sommet de l’Adi ?
J’espérais pouvoir « tirer » au maximum à l’avant de la course, avec l’idée de faire « péter » les coureurs 1 à 1 … Nous étions un groupe d’une quinzaine, assez costauds. Progressivement, 7 ou 8 sont venus proche de ce groupe. Je dois dire que cela ne parlait pas beaucoup ! J’ai compris que ma stratégie n’allait pas fonctionner … J’avais vraiment à faire à des durs ! Et mon départ rapide ne me permettait pas de rester avec eux. Pour moi, cette distance est encore un peu courte par rapport à ma vitesse de base.
Tu nous as dit que c’était une première pour toi en Pays Basque Sud.
J’ai adoré ce site que je ne connaissais pas. Le cadre est très sympa … même avec le brouillard qui nous a accompagnés une bonne partie de la course.
Ce qui est étonnant, c’est que Zubiri qui est le village départ et arrivée de l’épreuve est tout petit ! L’ambiance était très sympa. Il y a toujours une grosse effervescence avec le public espagnol. Ils savent accueillir.
Pour moi, c’était une première en Espagne, et c’est vraiment une expérience qui donne envie de découvrir d’autres trails en Aragon ou au Pays Basque. A la distribution des dossards, j’ai été accueilli par une Espagnole qui a reconnu le sigle de mon équipementier, « Kiwami » et qui m’a demandé si je connaissais Jocelyne Pauly. Elle m’a expliqué qu’elles avaient sympathisé sur l’UTMB, quand en 2019, elles avaient toutes les deux terminé sur le podium. Elle m’a encouragé sur le parcours et nous avons discuté ensemble à l’arrivée.
Ce qui m’a impressionné aussi, c’est le nombre de randonneurs rencontrés tout au long de ce GR, en plus des spectateurs qui étaient venus encourager les trailers. C’est un témoignage supplémentaire de l’engouement de ce côté de la frontière pour toutes les pratiques de sport outdoor : randonnée, trail, VTT…
L’organisation était top. Toute la logistique : remise des dossards, ravitaillements, accueil des coureurs et des accompagnateurs était vraiment parfaite. Les parkings étaient spacieux. J’ai rarement vu autant de vans et de camping-cars ainsi rassemblés !
Ce qui est étonnant, c’est qu’avec plus de 300 coureurs au départ, il n’y ait finalement que très peu de Français, alors que nous sommes juste à côté de la frontière.
Comment as-tu récupéré de cette course et quelle sera la suite de ton programme pour ta saison ?
J’ai récupéré assez rapidement de cette course. 68 kilomètres, ce n’est pas très long par rapport à des distances que j’ai l’habitude de courir en compétition. Le lendemain, nous sommes restés dans le secteur et j’ai effectué une sortie au-dessus de Ronceveau. Les jambes étaient déjà bonnes !
Sur la dernière semaine qui va précéder l’ « Euskal », je vais lever le pied sur l’entraînement, avec des sorties de 1 H, 1H 30, tranquille. Mais la semaine qui vient de passer j’ai encore couru des gros blocs de montagne avec par exemple un 2 fois 45 km sur une journée.
Pour en savoir plus sur les courses dont parle Nicolas :
La Nafarroa XTrem : https://www.nafarroaxtrem.com/es/inicio/
L’Euskal Trail : http://www.euskalraid.com/le-programme/